22.9.08

Khóra Sfakia (English & Français)








I walk among the whores of Sfakia, the once beautiful
sons and daughters hoarding fragments, lording and ladying
and burning from the altars of their lips all instinct
still migratory.

For them the paths of scree to the promontory
decay at the turning of the sky. They hobble to the one tree
where an attendant is also a boatman and negotiate
a passage back.

I am pressed to vertical
earth, hatless, mapless and without sunglasses.
Golden bellied birds flash in a swift geometry upon lapis
lazuli, and I tremble with the thrill
of superstition: What spirits are these? Whose soul cries
from the mouth of the ass?


Now, the water is a Leviathan
and ready to swallow.
It thrashes about, not content with its containment,
neither convinced nor concerned that lungs
need land.


The whores of Sfakia wheeze and sleep with mouths open
and lamps glaring and garments pressed to their eyes.
If their messiah were to come in the night,
I could not follow, for this is not a Diaspora, and the Son
and the Father are only one half
of one God.

I wonder why the earth supports us. We expect so much
and renew so little.

It's Hero and husband, back and forth and up
and down, scattering bones of aborted destinies.
He first slurred the ancient name
of this place, Khóra Sfakia--The whores of Sfakia, he announced
and everyone laughed, then laughed again and laughed
all the next day.
Now, she and he and I are pinks upon the sand.

We offer our knees to the waves, and Hero calls, and her call
takes the body of a gull.
Each of us awakes from the truth of dreams to the lives
of our own making.


The sea moves her skin and enters me.
I do not fear translucence. I do not fear this pregnancy,
for I am with me.



Khóra Sfakia [#22]
© 2000 Fammerée


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Richard Fammerée
fammeree@att.net
director@universeofpoetry.org


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“Khóra Sfakia ” appears in Lessons of Water & Thirst,
a book of poems by Richard Fammerée.

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To experience a performance of Khóra Sfakia
please visit:
http://www.reverbnation.com/fammerée
and listen to selections #6.

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Khóra Sfakia

Je marche parmi les whores of Sfakia, la beauté d'autrefois
de ces fils et de ces filles ammassant des fragments, à la pose princière et brûlant de l'autel de leurs lèvres tout reste d'instinct migratoire.

Pour eux les chemins de débris vers le promontoire
disparaissent au tournant du ciel. ils clopinent vers un arbre où un gardien est aussi passeur et négocient leur retour.

Je suis retenu à la terre verticale, sans chapeau, sans carte et sans lunettes de soleil.
Des oiseaux au ventre doré étincellent en une brève géométrie sur le lapis lazuli, et je tremble d'un frisson de superstition: Que sont ces esprits? Quelle âme hurle de la gueule de l'âne?

A présent, l'eau est un Leviathan
prêt a tout avaler.
Il se bat, non content de ce qu'il renferme,
ni convaincu ni soucieux de savoir que les poumons
ont besoin d'une terre.

Les whores of Sfakia sifflent et dorment la bouche ouverte
sous la lumière éblouissante, un tissu posé sur les yeux.
Si leur messie devait venir dans la nuit,
je ne pourrais pas le suivre, car ceci n'est pas une Diaspora, et le Fils et le Père ne sont que la moitié d'un Dieu.
Je me demande pourquoi la terre nous supporte.
Nous attendons tant d'elle et lui offrons si peu.

C'est Héro et le mari qui sautillent d'avant en arrière, de haut en bas dispersant les ossements des destins avortés.
Il fut le premier à souiller l'ancien nom de cet endroit: Khóra Sfakia--Les Whores of Sfakia, proclama t-il. Tout le monde rit puis rit encore et rit le lendemain.
A présent elle lui et moi sommes de petites choses roses
sur le sable.

Nous offrons nos genoux aux vagues et Hero appelle et son appel prend la forme d'une mouette.
Mais leurs vacances s'achèvent et ils n'ont plus le temps de nager.

Chacun de nous s'éveille de la vérité des rêves à la vie que nous bâtissons.

Le mer fait onduler son corps et me pénètre.
Je ne redoute pas la transparence.
Je ne redoute pas cette grossesse car
je suis avec moi.

1 comment:

Larissa Shmailo said...

a dance with Leviathan, I am with myself now

splendid poem of human desert and sea