12.7.09

Ephémères (Français)

Je ne pouvais pas dormir pendant que tu dormais.
N'importe quel petit animal avait pu se réfugier
dans ton corps; et j'enlevais
des feuilles de tes yeux et des petites choses
de tes cheveux
quand tes lèvres se ranimèrent et revinrent
à mes doigts aux leçons
de l'eau et de la soif. Les feux cette nuit-là
digérèrent l'humidité et quand leurs longs viridiens
devinrent tes bras et le délire
nos jambes, les fils
nous lâchèrent et nous n'étions plus pantinisés
par la terre et nous n'étions plus pantinisés
par le ciel. Nous devînmes
plus grands que la forme, la texture et l'odeur--
quelquechose comme des nuages--et la peur était chassée
de la crêche de notre ventre, et les lèvres pincées
de la colère ne pouvait nous entamer.
Nous avons mangé tout
ce qui était rouge,
et tout ce qui était rouge
était délicieux. Ma sève verdissait
ton corps laiteux, puis tes jambes claquèrent.
Elles claquèrent en nageoires. Tu te cambras,
mon menton et
mon oreille se détachaient, et le vermeil et plus
de vermeil et le vermeil encore, je tremblais
derrière toi.



Ephémères [#47]
© 2000 Fammerée


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Richard Fammerée
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director@universeofpoetry.org


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